Les remarques des skippers à Lorient
Certains routages nous font passer par la rade de Cherbourg,
chez moi, dans mon jardin ! Je connais bien le coin et je sais que les difficultés sont nombreuses. Mais
avant d'en arriver là, on va d’abord composer avec pas mal de vent au début, 25 nœuds environ, au
travers dans la descente vers Rochebonne. Pour le reste, cette étape est truffée de potentiels passages à
niveau. On va passer pas mal de temps dans les cailloux. On ne va pas beaucoup dormir. La situation
météo est assez claire, mais des petits décalages peuvent faire beaucoup. Sans compter qu'il y aura des
oscillations avec l'obligation de choisir son camp. Il faudra vraiment s'arracher pour être devant. Il faudra
être patient, opportuniste... Et tenace !
On part sur une deuxième étape compliquée avec des passages dans les cailloux, des courants... Je me sens bien prête avec le sentiment de repartir à zéro. Avec une pointe de fatigue aussi, mais beaucoup d'énergie pour attaquer ce deuxième morceau. Le bateau est encore plus prêt qu'au départ de Saint-Nazaire. Je fais de la préparation mentale et de la sophrologie qui placent le bateau dans ma bulle. Il y a une forme de symbiose qui s'installe avec lui. Face à un problème, on gère tout ça ensemble. L'un des grands enjeux de cette étape sera les phases de sommeil très peu nombreuses et des passages dans les courants qui nous obligeront à faire des choix stratégiques compliqués. Ce sera dur, mais hyper intéressant !